La formule magique de l’équation de la confiance

Laurent Bouguennec – 18 août 2023

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Lecture de 3 min

La semaine précédente, nous avons établi que la confiance en l’autre est aidante, sous réserve de la donner de façon raisonnée et raisonnable.

 

Sur le papier ça à l’air simple, mais dans la pratique c’est une autre histoire.

Faire confiance à l’autre, pourquoi est-ce si compliqué ?

Comment faire confiance de manière rationnelle ?

 

C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Pourquoi c’est si difficile de faire confiance ?

1. Un pari personnel : la peur de souffrir

« Il m’a trahi », « elle m’a déçu ».

 

La tristesse et la colère montent en flèche. Feu à volonté, des batteries d’insultes fusent.

Nous étions vulnérables et avons été frappés de plein fouet.

Nous accusons le coup.

 

C’est normal et complément inefficace.

Au fond, l’origine du problème est ailleurs.

Soyons honnêtes, à qui sont destinées ces invectives en réalité ?

Qui a fait confiance à ce ©#%$£& de §NTN ?

 

Pris en défaut, nous nous sentons coupables.

C’est insupportable.

 

Nous fuyons notre responsabilité en accusant l’autre.

Nous réagissons comme s’il existait un contrat régissant les droits et devoirs des différentes parties.

 

La confiance n’est pas un contrat, c’est un pari et un pari personnel.

Et comme tous les paris, parfois on gagne, parfois on perd.

2. Un coup d’Etat interne : la peur de ne pas avoir la capacité de gérer

Au fil de nos mésaventures, des protecteurs internes sont entrés dans nos vies.

Cette garde personnelle nous protège de l’excès de confiance en nous signalant tous dangers.

 

Riches de ces informations, nous faisons en conscience le choix de faire le pari de la confiance en l’autre.

Jusqu’au jour où cette garde protectrice devient milice indépendante et prend le pouvoir.

Un véritable coup d’État.

 

Comment ?

En nous bombardant de scénarios catastrophes.

La peur monte au point de paralyser notre capacité d’analyse.

Il en devient impossible d’envisager notre capacité à gérer la situation en cas de défaillance de l’autre.

Nous perdons notre capacité à évaluer la gestion du risque calculé.

L’équation de la confiance

De quoi est composée cette fameuse confiance ?

 

Dans sa version d’origine, David Maister (The Trusted Advisor – édité en 2000) pose l’équation de la confiance de la façon suivante :

Au fil du temps et de mes expériences, j’en ai établi la version suivante :

Passons en revue les différents composants afin d’établir une tendance sans chercher à y attacher une valeur numéraire.

Avec une exception : Si un composant du numérateur est à 0. Alors la confiance sera égale à 0 (souvenir de mathématiques)

 

Nous trouvons au numérateur :

  • Crédibilité : Quel est le niveau de compétence et de connaissances sur le sujet de la personne ?
  • Fiabilité : Dans quelle mesure tient-elle ses engagements ?
  • Intimité : À quel point je me sens proche d’elle ? À quel point je la connais ?

 

Et au dénominateur :

  • Agenda personnel : Quels sont les intérêts cachés de l’autre (manipulation) ?
  • Paris perdus : Quel est mon niveau de souffrance lié aux échecs précédents ?
  • Peur des conséquences : En cas de défaillance, suis-je en capacité de gérer, d’assumer les conséquences ? Est-ce que le niveau de risque calculé est acceptable ?

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De la théorie à la pratique

Prenons l’exemple suivant :

Mr S., manageur, produit un reporting mensuel permettant à sa direction de piloter des points précis de l’activité.

Afin de se concentrer sur son rôle de manager, il souhaite déléguer cette tâche à un membre de son équipe.

De prime abord, il ne sait pas à qui confier la tâche et utilise alors l’équation de la confiance pour l’aider dans sa décision.

Etape 1. Point sur l’équipe :

Charge de travail, besoin et souhait de monter en compétence sont des éléments qui viendront compléter cette cartographie.

Et avez-vous remarqué ? Vous avez en bonus les zones à explorer pour développer sa confiance en chaque membre de l’équipe 😉

Etape 2. Point sur soi :

Tous les éléments pour prendre une décision rationnelle sont à disposition.

Ici aussi, sont identifiées en bonus les potentielles zones à travailler par soi-même, en coaching ou en thérapie.

" Si la parole d’un homme n’est pas une garantie suffisante, sa signature ne vaudra pas davantage. "

Afin de vous permettre de vous approprier cet outil, je vous invite à simplement penser à une personne en qui, sans trop savoir pourquoi, vous n’avez pas confiance.

Appliquez l’équation de la confiance et identifiez ce qui ne va pas.

 

Utilisez-la pour vos collaborateurs et profitez-en pour échanger avec eux sur le sujet.

Et eux, vous font-ils confiance ? 😊

 

Bon weekend à toutes et à tous,

Laurent

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