Il est 9h17 un vendredi, et Sylvain se retrouve plongé dans ses pensées à la machine à café.
Il rumine sur la soufflante de la nounou et celle de sa femme d’hier soir.
Pas volées après un 4ème jour consécutif de retard pour récupérer ses enfants.
Tilt ! il réalise que son souci vient de sa gestion du temps.
Sylvain laisse son esprit vagabonder à la recherche d’une solution.
Après 10 min de touillage du sucre, une idée pointe : « et si je trouvais un nouveau logiciel pour m’aider ? »
Il avale son café froid, grimace, et se dirige d’un pas décidé à son bureau.
11h32, Sylvain se rend compte qu’il est toujours en train de scroller sur internet à la recherche d’une solution.
Ce n’est pas encore ce soir qu’il partira plus tôt.
Pourtant, Sylvain n’en est pas à son coup d’essai : ce serait la troisième fois qu’il change d’outil.
Sylvain est victime d’un biais cognitif : le syndrome de l’objet brillant.
Être irrésistiblement attiré par une nouveauté à acquérir et mettre en place.
Que cela soit par effet de mode, par peur de louper une opportunité ou par recherche de confort ou de sécurité.
Difficile de lui jeter la pierre, nous sommes tous exposés à ce syndrome.
Sylvain cherche au travers de cette solution technique la baguette magique qui va résoudre tous ses maux sans d’effort.
Dans un monde où la culture du zapping, le scroll sur les réseaux sociaux et la surconsommation font office de religion.
Où la souffrance personnelle est devenue intolérable.
Ce monde où les ingénieurs sont vus comme des messies qui résoudront n’importe quel problème grâce à leurs inventions.
Nous ne sommes pas aidés.
Nous nous retrouvons avec la capacité de concentration d’un suricate couplée à ma tolérance au rhume (dixit ma femme).