Ce que personne ne vous dit lorsque vous devenez manageur

Laurent Bouguennec – 17 novembre 2023

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Lecture de 3 min

Ce matin, le monde semble plus coloré.

Léger et plein d’énergie, vous êtes sur un nuage : Les RH viennent de vous annoncer votre nomination au poste de manageur 🚀.

La consécration.

Enfin ! Votre travail et vos efforts sont reconnus.

 

Après une soirée festive avec vos proches, vous débutez votre nouvelle fonction, plein d’envie, de motivation, plein de… 💥💫.

Allongé au sol, sonné, vous vous relevez endolori en regardant avec stupeur le mur que vous venez de vous prendre en pleine face.

 

Ce mur, la quasi-totalité des autres manageurs l’a aussi prit avant vous.

Et peu d’entre eux préviennent les nouveaux arrivants.

 

Pourtant des pistes existent pour éviter cette douloureuse expérience.

3 deuils à traverser

Devenir manageur, ce n’est pas un changement de grade.

C’est une véritable transformation impliquant des murs à franchir, dont trois sont particulièrement ardus.

Allons les explorer ensemble :

1. Deuil de l’expertise

Devenir manageur, c’est comme si vous veniez de boire goulument à la fontaine de jouvence.

L’expert senior que vous étiez redevient junior.

 

Désorienté face à ce nouveau rôle, vous ne savez pas quoi faire.

Par réflexe, vous restez fermement accroché à votre zone de sécurité, votre expertise de Maker.

 

Mais à nouveau job nouvelles missions.

Fini le temps où votre plus-value reposait sur votre connaissance technique (outil, process).

Vous êtes désormais attendus sur d’autres sujets, ceux du Manageur.

2. Deuil du cercle de collègues

En salle de repos, vous attendez que les dernières gouttes de votre café latte finissent de couler.

Tout à coup, vous réalisez que le volume sonore de la salle de pause a fortement diminué.

Le groupe d’habitués de 9h30 est là, mais contrairement à d’habitude parle à voix basse.

 

Vous vous approchez et lancez un ” Bonjour, comment ça va ? “. Réponse molle “ça va”.

Vous allez vous poser un peu plus loin le temps de boire votre café et de souffler un coup.

Le groupe d’habitués commence à sortir quand Jérôme, un de vos amis, vous glisse : ” désolé pour tantôt, mais tu fais partie de la direction maintenant “.

 

Tout s’arrête, votre mug Team Chocolatine glisse entre vos doigts, tombe en slow motion et se brise.

Vous réalisez que vous n’appartenez plus au cercle des collègues et que vous n’avez pas encore intégré celui des manageurs et de la direction.

La relation existante avec vos anciens collègues est désormais différente.

 

Même les relations d’amitié sont impactées et demanderont un effort des deux parties pour perdurer ainsi qu’un cadre clair (au boulot, je suis ton responsable, pas ton pote, pas de favoritisme).

3. Deuil du mindset

En l’espace d’un claquement de doigts, vous passez d’exécutant à exécutant/décideur.

Un peu de liberté enfin.

Face à vous s’ouvre un champ des possibles avec son corollaire de responsabilités.

 

Mais prenez garde.

Nombreux sont ceux qui :

  • grisés, ont pris le melon au point de ne plus passer les portes,
  • restent tétanisés tel un lapin pris dans les phares d’un bolide lancé à 160km/h.

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6 conseils pour une traversée plus apaisée

Maintenant que vous savez, vous réalisez peut-être que finalement ce n’est pas dans vos cordes.

Dans ce cas, il est préférable pour vous et l’entreprise, que votre valeur soit reconnue autrement qu’au travers d’une nomination à un poste de manageur.

 

Si au contraire vous êtes toujours partant et souhaitez relever le défi, voici 6 conseils pour vous préserver et éviter un faux départ.

1. Acceptez ces états de faits et traversez ces 3 deuils.

Parcourez le chemin de la courbe de deuil de Kübler Ross.

 

Ne vous accrochez pas à des espoirs vains.

Plus vite vous aurez atteint le stade de l’acceptation, mieux ça ira.

Lâchez prise. Libérez vos mains, vous en avez besoin pour votre nouveau job.

2. Trouvez des points d’appui.

Appuyez-vous un peu plus sur vos amis et sur votre famille, le temps d’intégrer de nouveau cercles professionnels.

Entrez rapidement en relation avec vos pairs.

Trouvez-vous une personne pour vous accompagner (mentor, coach…)

3. Soyez humble.

“Coucouche panier l’égo !”

Vous voilà face à une nouvelle courbe d’apprentissage à parcourir.

Rappelez-vous que vous êtes junior, vous avez le droit de faire des erreurs et des maladresses.

4. Soyez curieux.

Découvrez votre nouveau job.

Lisez, formez-vous, apprenez des autres.

Partagez vos réflexions et observations.

Être junior a aussi ses avantages.

5. Fake it, until you make it.

Faites semblant d’être manageur.

Si au début cela peut vous semblez non naturel, à un moment sans même vous en rendre compte, vous le serez devenu pleinement.

Ce n’est pas un switch magique, c’est une transition qui demande du temps.

6. Et si ça pique ?

Rappelez-vous vos motivations à accepter le poste.

Et au besoin, parlez-en avec un ami, un manageur, un professionnel de l’accompagnement.

" C’est le jeu ma pauvre Lucette. "

Au-delà du moment de joie de la nomination, un poste de manageur a un coût. Celui de faire ces 3 deuils.

Autant savoir dans quoi vous mettez les pieds avant d’accepter le job.

 

Si vous êtes déjà passé par là, quel conseil auriez-vous aimé recevoir lors de ce passage ?

Si vous êtes en cours ou prochainement concerné, contactez-moi

 

Comme toujours, gardez un esprit critique. 😉

Bon weekend

Laurent

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