Comment développer son autodéfense à la langue de bois ?

Laurent Bouguennec – 10 novembre 2023

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Lecture de 4 min

La langue de bois est l’un des outils de la manipulation des individus et des foules.

 

Vous la retrouvez dans divers milieux tel que la politique, la technocratie et le monde de l’entreprise.

 

Sa finalité est de tromper, manipuler, dissimuler, travestir, faire diversion pour endormir, aliéner une personne ou un groupe de personnes pour :

– masquer des informations précises,

– cacher les objectifs et raisons réelles,

– faire diversion et éviter que l’on ne regarde de trop près des argumentaires bancals,

– éviter les sujets tabous ou gênants aux entournures,

– imposer en douceur une vision, une idéologie,

– empêcher la réflexion et la critique. Sans mot pour désigner une chose, nous ne la voyons pas.

 

Méconnaître la pratique de la langue de bois rend vulnérable celui qui la subit.

 

En entreprise, quelle que soit votre fonction, vous y êtes exposé mais vous pouvez également l’utiliser sans le savoir.

Comment se construit la langue de bois ?

La langue de bois s’appuie entre autres sur les figures de rhétorique.

 

Imaginez un CEO qui réunit ses équipes et leur tient ce discours :

À chaud, ça passe bien. Peut-être même que vous applaudissez en chœur par mimétisme de foule.

 

Pourtant, si je résume les 3 points qui vient d’être annoncé :

  • Une restructuration de l’entreprise, car les résultats sont en baisse (sans expliquer pourquoi).
  • Tâche confiée à un cabinet de conseil, mais la responsabilité est sur vos épaules.
  • Une mise en concurrence des salariés est prévue.

 

Ça passe moins, non ?

 

Avant de poursuivre votre lecture, je vous invite à chercher où se cache la langue de bois dans le discours précédent.

Cliquez sur les images ci-dessous pour le décodage 🗝

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Comment se protéger de la langue de bois ?

Apprendre à détecter la langue de bois, c’est limiter le risque d’être manipulé et de manipuler les autres.

Quand vous êtes exposés la première fois à une forme de langue de bois, nous tiquons. « Tiens, c’est bizarre ça ».

Et si nous ne réagissons pas immédiatement, après cela devient normal.

 

Quand vous la détectez et que vous apprenez à la déchiffrer, votre libre arbitre a de marge de manœuvre pour faire ses choix.

Pour cela, je vous propose 3 niveaux de développements :

Niveau 1 : Développer ses capteurs anti-langue de bois

Méfiance si sur le support que vous consultez, ou lors d’un discours auquel vous assistez, vous identifiez des éléments de la liste ci-dessous :

– style compliqué,

– flot important de paroles inutiles pour noyer le poisson,

– tendance à monopoliser la parole jusqu’à l’absence d’échange,

– vision non nuancée de la réalité,

– absence de réponse concrète aux questions posées

– utilisation de la voix passive ne permettant pas de savoir qui est le responsable,

– expressions figées (sorte de formules magiques) ou vagues (exemple : le sort en est jeté),

– les slogans et punchlines : expressions facilement mémorisables pour frapper les esprits,

– mots sortis de leur contexte.

– abus de langage et de formes rhétoriques (stéréotype, oxymore, acronymes, euphémisme…)

 

Tout ce qui diffère d’une discussion que vous pourriez avoir avec un ami est un indice.

Niveau 2 : Développer sa capacité de lecture

Amusez-vous à transcrire des documents en éliminant la langue de bois :

  • Offre d’emploi
  • Article de journaux
  • Plaquette institutionnelle
  • Support de comité de projet

 

Essayez avec une fiche de poste, vous risquez de bien rigoler au passage.

Niveau 3 : Développer des discours anti-langue de bois

Pour celles et ceux qui ont la volonté d’éviter de tomber dans ce piège, la clef est : le feedback.

Ces retours seront précieux pour combler vos angles morts et éviter des travers de langages et de comportement.

" Dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire. "

Le langage est un outil.

Un utilisateur mal intentionné peut en avoir un usage dangereux.

Dans son livre « 1984 », que je vous invite fortement à lire ou relire, G. Orwell nous le rappelle.

 

Le langage influence nos pensées.

L’absence de mot pour nommer les choses empêche d’y penser et donc de les combattre.

 

Limitez le risque d’être manipulable c’est augmenter son libre arbitre.

 

Pour ma part, cette vidéo de Franck Lepage m’a aidé à ouvrir les yeux.

 

Si vous pensez que cet article peut être utile à des personnes de votre entourage, transférez-le-leur. 😉

 

Comme toujours gardez un esprit critique.

Bon weekend.

Laurent

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